Double Je (Maison d’arrêt de Rouen)

C’est une histoire de rencontres
D’un temps suspendu
Entre extérieur et intérieur
Une « frontière » que l’on passe
Des regards que l’on croise
Et des sons comme respiration

Deux espaces s’entremêlent
Celui du lieu en tant qu’espace géographique
Et celui de l’intime, de l’âme en tant qu’espace intérieur.
Je partage ma pratique photographique comme un langage.
Se regarder soi pour mieux se voir ou se voir autrement.
Réduire notre propre frontière pour se comprendre
Se reconnaître
Pour être en équilibre avec soi et le monde, cet extérieur.
Pour renaître à nouveau.
Les photographies racontent en filigrane ce que nous sommes en silence. Dans cette rencontre, l’image photographique est matière, une surface d’ombres et de lumières. Les étapes de travail sont autant de mots que nous avons partagés pour apprendre à nous lire, à nous entendre pendant ces quelques semaines de cet été 2019.
La représentation ne trompe pas, elle n’est pas l’autre, elle est soi-même.
Quelque soit notre degrés de clarté et d’obscurité face à la compréhension de ce corps, de cette part de nous même, le dialogue existe ou pas.
Il n’y a pas de visages mais tout s’y reflète, s’y résume, s’y fond, s’y confond.
De l’image il ne reste plus que sensation.
De l’ombre plate à la lumière se formera au final un portrait comme identité, présence, réalité.

Je vous remercie chaleureusement toutes et tous pour votre soutien, votre présence lors de ce projet : à l’association CONTRASTE, à la DRAC à toute l’équipe PJJ, Stemo, les femmes et les hommes qui travaillent à la prison pour leur bienveillance et le bon déroulement de ce travail.
Merci aux jeunes d’avoir pris plaisir à participer à cette aventure photographique qui a été pour moi un moment fort, une formidable rencontre.
Isabelle Lebon / Photographe